La république autonome de Crimée est une presqu’île rattachée à l’Ukraine par l’isthme de Pérékop. Sa superficie est de 26.100 km2 et elle compte environ 2,6 Mo d’habitants.
La Crimée est considérée comme la terre ancestrale des Tatars. Mais bien avant eux, au VIe siècle av. J.C, les Scythes qui avaient repoussé les Cimmériens, furent chassés par les colons grecs d’Héraclée. Ils fondèrent les premières colonies telles que Tyra, Olbias (sur la côte sud du continent, sur les bords de l’estuaire du Dniepr), Hersones (Chersonèse), Panticapée (Kertch) ou encore Théodosie (Féodossia) fondée par Milet. Après le retrait des Romains au IIIe siècle ap. J.C, les Goths, les Huns, les Bulgares, les Khazars, la Rous’ de Kiev (avec l’expédition de Volodymyr Ier à Chersonèse en 989), les Grecs byzantins et les Mongols occupèrent tour à tour la Crimée et ce jusqu’au XIIIe siècle ap. J.C. Au cours de ce siècle, les Génois enlevèrent les colonies de Cembalo (Balaklava), Soldaia (Soudak) et Caffa (Féodossia) aux Vénitiens. L’année 1237 marque le début de l’invasion tatare en Ukraine. En 1443, les Tatars forment le Khanat de Crimée. Cet Etat indépendant reconnaissant la suzeraineté ottomane, restera à l’abri de la convoitise des princes et des tsars russes durant trois siècles.

En 1783, dix ans après la guerre russo-ottomane, Catherine II annexe la Crimée et en 1884, Potemkine entreprend la construction du port et de la ville de Sébastopol. En 1944 l’armée rouge débarrasse la Crimée de l’occupant allemand et dans la foulée, Staline ordonne la déportation des Tatars de Crimée accusés de collaboration avec l’ennemi. Ils seront réhabilités en 1967 mais leur retour en masse vers leur terre s’effectuera seulement vers 1980. En 1954, Nikita Krouchtchev (d’origine ukrainienne) fera don de la Crimée à la république socialiste d’Ukraine à l’occasion du tricentenaire de la signature des accords de Pereiaslav (unification de l’Ukraine cosaque et de la Russie).
Depuis, les armes se sont tues. La région s’est recentrée sur son activité traditionnelle, le tourisme (les premières infrastructures touristiques datent de la fin du XIXe). Le climat meditérranéen, les paysages d’une grande beauté, les villages tatars, les mosquées, les monastères enchâssés dans la roche, les châteaux forts du moyen-âge, les vestiges grecs, constituent un patrimoine précieux qui vous laissera des souvenirs inoubliables. Vous pourrez opter pour un séjour sur la côte sud où la « riviera russe » s’étend sur une étroite bande côtière abritée par une chaîne montagneuse. Cette partie de la Crimée est la plus luxueuse, jalonnée de stations balnéaires cossues telles que Aloupka, Yalta (jumelée avec Nice), Gourzouf ou encore Alouchta. Vous pourrez y admirer les villas et les palais splendides que les nobles et les tsars tombés sous le charme de cette région, se firent construire à partir du milieu du XIXe siècle et vous laissez aller au farniente sur des plages superbes. Grand coup de coeur pour le site époustouflant de Bakhtchissaraï à environ 90 km au nord de Yalta. La côte ouest avec des cités telles que Eupatoria ou Saki sont plus axées sur le tourisme de santé et leurs bains de boue sont de renommée mondiale. La petite ville de Balaklava, longtemps fermée, (ancien site stratégique et atelier de réparation pour les sous-marins de la flotte soviétique) vaut également le détour. La côte orientale et ses baies magnifiques (Novy Svit) est également un point de passage obligé pour compléter un séjour inoubliable. La géographie de cette région unique en Europe de l’est permet une grande variété d’activités sportives. Alors, farniente, culture et découverte, sport et santé ou le tout à la fois, vous n’avez que l’embarras du choix.