La Guadeloupe a su, comme toutes les Antilles Françaises, conserver une identité forte et affirmée. La découverte des villes de la Guadeloupe fait état de cette singularité.
L’urbanisation récente de la Guadeloupe
Si Christophe Colomb découvrit la Guadeloupe dès 1493, les villes ne se développèrent pas avant le début du XVIIème siècle. Excepté si vous visitez le parc des roches gravées, et quelques autres sites guadeloupéens, faisant état d’une présence amérindienne, les villes guadeloupéennes ne conservent pas de traces des vestiges archéologiques.
Les villes furent édifiées au XVIIème siècle dans un but éminemment politique. L’esclavagisme battait son plein, et les sucreries, qui les employaient en grand nombre, étaient organisées en sociétés miniatures. Pour conforter leur pouvoir, les colons blancs, minoritaires en nombre, devaient asseoir leur autorité.
Ainsi, le développement de la culture de la canne à sucre suscita de nombreuses rivalités, amenant les colons les plus puissants à construire des maisons fortes, en divers endroits de l’île. En installant une telle forteresse sur la rive droite de la rivière du Galion, Houël sera à l’origine de la ville de Basse Terre.
Partout en Guadeloupe, les premières communautés se développèrent, donnant aux villes de Guadeloupe la physionomie que nous leur connaissons aujourd’hui.
Les habitations traditionnelles
Certes, les grandes villes de la Guadeloupe, comme Pointe à Pitre ou Les Abymes, ressemblent de plus en plus à nos cités, avec une architecture plus fonctionnelle, mais néanmoins, les villes ont su garder leur spécificité en certains endroits. A Pointe à Pitre, l’architecture du quartier de la Darse est toute entière tournée vers la mer, et la fonctionnalité des voies de circulation semble être encore bien influencée par les besoins des pécheurs, qui ont pratiquement disparu de la ville.
Ainsi, l’habitation traditionnelle de la Guadeloupe, la case, s’est implantée petit à petit dans les villes et s’est adaptée. Si, dans les zones rurales, la case est souvent à galeries, on la retrouve sans galerie mais flanquée de vastes baies vitrées en ville. Mais la paille des traditionnelles cases est ici remplacée par le bois.
Lorsque les besoins se font ressentir et lorsque cela est possible, la case peut être agrandie en largeur (on retrouve alors dans certains quartiers populaires de Basse Terre par exemple, des cases avec 5 voire 6 baies vitrées) , et si tous les terrains sont occupés alors la case peut s’agrandir en hauteur, et les villes verront ces cases croître en fonction des besoins du ménage.
Certes, la ville a du s’adapter à ces pratiques traditionnelles. Désormais, le cimetière n’est plus situé autour de l’église, mais en périphérie, comme dans les cités métropolitaines. La Guadeloupe a donc préservé, au cœur de ses villes, l’esprit de la tradition, même si les exigences de la modernité ont eu raison des traditions les plus spécifiques.