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J.-P. Mas : « C’est suicidaire de dire qu’il faut voyager près de chez soi »

En termes de contenus et de networking, le congrès des Entreprises du Voyage (EdV) a comblé la très grande majorité des 400 participants. Toutefois, une poignée de voix discordantes ont émergé sur les réseaux sociaux, pour critiquer l’événement et son manque de « durabilité » à l’heure du réchauffement climatique. Notamment des professionnels du voyage.

Interrogé par L’Echo touristique, Jean-Pierre Mas, président des EdV, est catégorique : « Nous assumons sans aucune réserve le congrès en République Dominicaine ». Le patron du syndicat donne ses arguments. « Notre métier, c’est de faire voyager, de rapprocher les cultures. Nous n’allons pas arrêter de nous déplacer (en dehors de l’Hexagone, NDLR) sous le prétexte fallacieux de l’écologie, un sujet auquel nous sommes pleinement sensibles. » Et Jean-Pierre Mas d’ajouter que, pour la première fois, les EdV ont absorbé les émissions de CO2 du congrès à Punta Cana (900 tonnes), le coût ayant été supporté par le syndicat.

« C’est suicidaire de dire qu’il faut voyager près de chez soi. Je ne suis pas favorable au suicide de tout un secteur d’activité. » Comprenez les agences, les voyagistes, les compagnies aériennes et autres réceptifs. « Si les polémistes sont des professionnels du voyage, il faut qu’ils changent de métier. » Jean-Pierre Mas conclut : « Les externalités positives du voyage sont plus importantes que les externalités négatives. »

Le critère du prix

Pourquoi avoir choisi la République Dominicaine pour réunir les adhérents ? Pour soutenir une destination qui est restée ouverte pendant presque toute la crise sanitaire, mais pas seulement, répond le patron du syndicat. Bien sûr, le prix est aussi entré en ligne de compte. La République Dominicaine a su se montrer compétitive.

« Les congrès les plus coûteux sont ceux que nous effectuons en France », assure-t-il, en faisant référence à ceux de Marseille et de Lille. Le prix doit être raisonnable, pour permettre au plus grand nombre d’adhérents de participer. « C’était le cas en République Dominicaine, comme à Madère en 2019. » D’ailleurs, les prochains congrès devraient avoir lieu dans des destinations moyen et long-courriers.

D’autres critères ont orienté les choix du congrès 2022, notamment en termes d’hôtel. « Nous voulions une unité de lieu pour l’hébergement et les conférences destinées aux 400 professionnels présents. Seuls deux hôtels convenaient. »

Christian Delom, secrétaire général d’A World For Travel

Une industrie « scrutée sur les réseaux sociaux »

Pour Christian Delom, secrétaire général de A World For Travel, les critiques à l’encontre du congrès sont stériles. Et même un « non-événement ». « Nous avons le devoir de voyager, notamment à l’international. Si les professionnels du voyage ne se rencontrent, il ne peut pas y avoir de transformation du secteur. Ce n’est pas en restant chacun dans son coin que nous trouverons des solutions pour transformer le tourisme. Il faut sauver le voyage et la planète en même temps, mais aussi permettre au plus grand nombre de voyager. »

En cette période post-Covid, les congrès du secteur doivent, selon lui, cocher plusieurs cases : un contenu axé sur la transformation et la résilience ; le choix d’une destination qui incarne le développement durable ou montre de vrais efforts en ce sens ; une absorption à 100% des émissions de CO2 ; un format hybride ; des moments de convivialité irréprochables.

« Notre industrie est scrutée sur les réseaux sociaux, ajoute Christian Delom. Les jeunes générations sont très attentives aux notions de cohérence et d’exemplarité par rapport aux messages que veut porter la profession. »

Un format hybride à développer ?

Le format hybride, c’est pour le secrétaire général du forum A World For Travel, dédié à la transformation du secteur du tourisme et tous les enjeux de la RSE, une façon d’être inclusif : « Nous devons pouvoir assister aux événements de manière virtuelle, pour au moins deux raisons : augmenter l’impact (des échanges, NDLR) et permettre à tous ceux qui ont des états d’âme ou ne peuvent pas venir d’assister aux débats. » Pour l’heure, le congrès des EdV est uniquement en présentiel.

Après deux ans de crise, les événements post-Covid ont une dimension « résilience » très importante, insiste aussi Christian Delom. « Les acteurs partagent les difficultés qu’ils ont surmontées, leurs émotions et leurs solutions. » Une émotion très palpable lors de l’une des tables rondes des EdV.

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