Transfert nationaliste

Les deux points communs de l’extrême droite et l’extrême gauche

La détestation de leur propre nation et la recherche d’un pays étranger à ériger en modèle – maintenant qu’il est embarrassant d'admirer la Russie

Les deux points communs de l’extrême droite et l’extrême gauche Marine Le Pen et le Premier ministre hongrois Viktor Orban - ©SIPA

L’une des étrangetés provoquées par la guerre en Ukraine a été de voir les leaders d’extrême droite tels que Marine Le Pen, Matteo Salvini et Nigel Farage renier leur adoration pour Vladimir Poutine, tandis que leurs pairs d’extrême gauche modéraient leurs critiques sur l’Otan. Un retournement de veste similaire à celui des partisans d’un dialogue conciliant avec Hitler en 1939. L’extrême droite et l’extrême gauche d’aujourd’hui ont deux points communs : la détestation de leur propre nation, du moins dans son état actuel, et la recherche d’un pays étranger à ériger en modèle.

“George Orwell, en mai 1945, définit le “nationalisme transféré” comme celui de personnes qui dirigent leur loyauté nationaliste vers un autre pays que le leur”

George Orwell a été le premier à le relever. En mai 1945, dans son essai ‘Notes sur le nationalisme’, il définit le “nationalisme transféré” [transferred nationalism], celui de personnes qui dirigent leur loyauté nationaliste vers un autre pays que le leur. Napoléon né en Corse et Hitler l’Autrichien étaient de vrais cas d’école. Selon les écrits d’Orwell, à son époque, le phénomène était nettement plus marqué chez les intellectuels occidentaux de gauche, dont la loyauté était “généralement transférée à la Russie”.

Le nationalisme transféré de l’histoire récente

Les pays visés par ce “nationalisme transféré” changent régulièrement en fonction des modes. Il est toujours utile d’en connaître le moins possible sur le pays adoré, afin de pouvoir l’idéaliser en toute sécurité. Dans les années 1960 et 1970, l’extrême gauche vénérait Cuba, le Nord-Vietnam d’Hô Chi Minh et la Chine de Mao. Alors que du côté de la droite américaine, rapporte l’auteur canadien Jeet Heer, le journal ‘National Review’ “publiait des publicités pour des agences [...]

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