Répétition – L’édito de Christophe Bonnefoy

On ne sait pas encore si ce 1er mai était une répétition générale de ce qui pourrait attendre Emmanuel Macron dans les prochaines semaines ou la simple répétition d’un scénario trop souvent vécu ces dernières années. Ce qui, dans un cas comme dans l’autre, laisse augurer un climat pas vraiment serein.

Socialement, le président de la République a bien compris le potentiel danger qui le guette. On l’a vu, aussitôt après sa réélection validée, partir à la rencontre des Français pour désamorcer la bombe. Pardon : pour mesurer leurs attentes et annoncer une nouvelle méthode, rassurer, dresser les grandes lignes de ce nouveau quinquennat. Ne nous le cachons pas néanmoins, il pose évidemment les jalons d’élections législatives qu’il espère réussies. Bien sûr. Mais en terme de pouvoir d’achat, de retraites, entre autres, les attentes sont si grandes que la rue pourrait bien, elle aussi, peser dans la campagne.

Et justement, politiquement, ce 1er mai a lui aussi donné le ton. Cette Fête du travail un peu particulière, pour le coup, a vu la gauche battre le pavé. Notamment, et justement, parce qu’elle est déjà dans ce qu’on appelle le troisième tour. Mais le défilé en ordre dispersé, par exemple de La France insoumise et du PS qui rappelons-le, ont pris langue dans l’optique du mois de juin, dresse un tableau assez réaliste d’une instabilité qui n’est pas que sociale.

Enfin, puisqu’on s’interroge sur la répétition… on a vu ce dimanche les mêmes individus de noir vêtus, s’adonner aux mêmes actes de violence que par le passé.

Etat de grâce ? Vous avez dit état de grâce pour le Président sortant ? Pas vraiment. Les mêmes dossiers, en quelque sorte, les mêmes interrogations, les mêmes incertitudes et l’attente de réponses.