Cette Barcarolle issue des Contes d’Hoffmann, l’opéra fantastique de Jacques Offenbach, est écrite pour un duo de voix : soprano et mezzo-soprano. On est à l’aube du 4e acte, à Venise, sur le Grand Canal. Un hasard, Venise ? Que nenni ! La barcarolle, c’est une forme musicale qui découle du chant des gondoliers. Dans Barcarolle, nous entendons le mot Barque. Le rythme qui sous-tend la barcarolle est stable et met en musique la pérégrination tranquille de la barque sur l’eau. Plus précisément, même, le rythme noire-croche, à savoir long puis court : "Paam-pam", par extension, est lui-même appelé barcarolle. C’est un accompagnement rythmique qu’on appelle ternaire dans le jargon, c’est-à-dire en rond, circulaire, divisible en 3. Et par conséquent, on voit très bien la gondole sur le canal qui suit calmement son chemin. Alors, cette fameuse Barcarolle peut être autant vocale, comme on vient de l’entendre, qu’instrumentale. Vous l’aurez compris, ce mot de Barcarolle peut être traduit par chanson de bateau, et il puise son origine dans l’italien du 18e barcarolo qui se traduit gondolier !
La barcarolle a donc ce rythme berceur caractéristique, pas étonnant donc que quelqu’un comme Frédéric Chopin l’ait utilisé pour ses compositions pianistiques. Rythme berceur, rythme pour le soir : on est proches des Nocturnes, et Chopin construit d’ailleurs sa Barcarolle opus 60 sur ce schéma des Nocturnes qu’il a popularisé, schéma d’ailleurs en 3 parties. Elle est en fa dièse majeur, et c’est l’une des dernières compositions de Chopin. Lumineuse, passionnée, peut-être un peu mélancolique diront certains, incontournable en tout cas.