L’attrait que la mer des Caraïbes exerce sur les plaisanciers ne se dément pas. Pendant la bonne saison, entre les mois de décembre et mai, des centaines de bateaux sillonnent ainsi tout l’archipel avec une prédilection pour les navigations dans les îles Vierges Britanniques ou dans les Grenadines. Mais la Guadeloupe n’est pas en reste. Avec ses îles toutes proches de Marie Galante, des Saintes et de la Désirade, elle constitue une formidable destination pour les équipages amateurs de navigations courtes aimant sauter d’île en île afin de découvrir de nouvelles ambiances et de nouveaux paysages.

Un bassin de navigation accessible et de faibles distances entre les îles

A condition d’éviter la période cyclonique (juin à novembre), naviguer dans les îles de Guadeloupe ne présente aucune difficultés particulières. Les marées sont inexistantes, les hauts fonds  bien balisés et les mouillages nombreux et de qualité. A noter tout de même pour les distraits, qu’ici le balisage, système américain oblige, est inversé par rapport à l’Europe. Le genre de détail à ne pas oublier aux abords d’un chenal sous peine de se retrouver échoué sur une caye…  Haut fond que les locaux ne tarderons pas à rebaptiser « caye à couillon ». Cerise sur le gâteau, les distances de navigation très faibles entre les îles, jamais plus d’une grosse dizaine de milles marins, n’imposent pas de longues étapes aux équipages peu amarinés.
Pointe-à-Pitre -> Les Saintes :  22 milles (40km).
Pointe-à-Pitre -> Marie-Galante : 20 milles (37km).
Pointe-à-Pitre -> La Désirade :  31 milles (58km).
Les Saintes -> Marie-Galante :  14 milles (26km).
Marie-Galante -> La Désirade : 20 milles (37km).

Guadeloupe, Marie-Galante, les Saintes, la Désirade, des îles aux fortes personnalités, et certains des plus beaux mouillages des Petites Antilles

A moins d’arriver sur son propre bateau, toute croisière dans les îles de Guadeloupe débute le plus souvent  à la Marina de Bas du Fort à Pointe-à-Pitre, où sont installées les principales bases de location de voilier de l’île. De là les différentes options de trajet dépendent évidemment des conditions météo. Partir à l’Est en longeant la Grande-Terre jusqu’à la Désirade, puis descendre vers Marie-Galante et Les Saintes avant de remonter vers Pointe-à- Pitre, ou l’inverse en pointant directement vers le sud-ouest pour atteindre Les Saintes et remonter vers la Désirade.
Dans tout les cas, une bonne entrée en matière consiste une fois sortie de la Marina de Bas du Fort à entamer la croisière par une petite mise en main du bateau dans la baie de Pointe-à-Pitre, pourquoi pas de faire un petit tour en ville, une darse permet de s’amarrer en plein centre juste en face du marché et de la Place de la Victoire, puis d’aller mouiller le soir venu devant l’Îlet du Gosier pour avoir un avant goût des mouillages enchanteurs qui vont suivre.

Les Saintes, une baie somptueuse et des petits bars si sympathiques


La dernière fois que je suis arrivé aux Saintes, c’était après une belle navigation le long de Basse-Terre passée à admirer les reliefs imposants des mornes guadeloupéens et de la Soufrière. Le tout en compagnie de bandes de dauphins, et même d’une baleine entraperçue au loin. Un souvenir mémorable renforcé par le plaisir éprouvé lors de notre entrée dans la baie. Une baie magnifique, méritant amplement son classement parmi les plus belles baies du monde, avec ses pains de sucre, ses imposantes fortifications dominant les hauteurs, et son petit bourg blotti le long du rivage.
L’île de Terre de Haut, toute petite, à peine quelques kilomètres carrés se visite à pied ou en scooter pour les plus pressés et les personnes que le relief effraie. Car pour grimper jusqu’au Fort Napoléon et profiter de ses magnifiques points de vue sur la baie, ou se rendre du côté de Bois Joli pour admirer la petite Anse du Pain de Sucre, il est nécessaire d’avoir de bons mollets.
Le soir, les bateaux peuvent être laissés sans crainte au mouillage dans l’Anse du Bourg. La baie est très bien protégée. Pendant ce temps, les équipages peuvent se retrouver au Nilce’s Bar et au Coconut’s où mêlés aux saintois, ils deviseront jusqu’à pas d’heure un verre de rhum à portée de main.

Marie-Galante, le charme d’une île agricole paisible bordée de plages de rêve

En quittant les Saintes, cap à l’Est, direction Marie-Galante à 14 milles de là. Une petite étape de deux à trois heures avant de jeter l’ancre devant Saint-Louis ou Grand-Bourg sur la côte Ouest de l’île. Deux charmants petits bourgs qui vous plongent immédiatement dans la douce ambiance marie-galantaise.  De là, en voiture ou en scooter, il est possible d’aller parcourir les petites routes de l’île, longées par d’immenses champs de canne à sucre, visiter la Distillerie du Père Labat, un des plus fameux rhums des Antilles, ou explorer un des huit jolis sentiers de randonnées mis en place par des autorités soucieuse de préserver l’environnement naturel de Marie-Galante et de développer l’écotourisme.
Sur l’eau, c’est le bonheur ! Les côtes sont magnifiques avec leurs longues plages de sable fin quasiment toujours désertes et leurs petits mouillages tranquilles, même en plein cœur de la saison touristique. Ne pas manquer l’Anse  Moustique, l’Anse de May et l’Anse de la Feuillère, certainement une des plus belles plages des îles de Guadeloupe.

La Désirade, la moins connue des îles de l’archipel, séduit par ses paysages sauvages

A 20 milles au nord de Marie-Galante, l’île de la Désirade s’étale toute en longueur sur près de 10 kilomètres. Sa côte nord faîte de falaises rocheuses battues par les vagues offrent des paysages somptueux à explorer prudemment en bateau ou lors d’une randonnée à terre. Au sud, une succession de jolies plages protégées par une barrière de corail permet de mouiller sans trop de difficultés à condition de bien faire attention à la météo. Car ici, la mer lève vite et de grosses vagues peuvent compliquer l’affaire.

Catamaran, monocoque, quel voilier choisir pour une croisière dans les îles de Guadeloupe ?

Les sociétés de location de bateaux guadeloupéennes proposent une large gamme de voilier dans laquelle vous pourrez trouver sans soucis la monture adaptée à votre programme. Des monocoques de croisière, des monocoques plus orientés performance, et bien sûr de très nombreux catamarans.
Chaque type de bateau à ses avantages mais aussi ses inconvénients. Le catamaran par son volume habitable et sa surface de pont est idéal pour les grands équipages et se montre particulièrement bien adapté à la navigation aux Antilles où l’on passe l’essentiel du temps à l’extérieur. Grands trampolines pour le farniente, jupe accueillante pour aller nager, vue panoramique sur la mer depuis le carré, et une bonne aptitude à rester stable sur les mouillages souvent un peu rouleurs de la région. Mais à moins d’être équipé de grandes dérives sabres, ces grands catamarans de croisière seront souvent à la peine quand il s’agira de faire route au près dans les Alizés. Là, où un bon monocoque ferait parler la poudre.

Combien de temps prévoir ?

Le tour complet des îles de Guadeloupe en passant par le nord de la Dominique ne prend pas plus de deux jours si l’équipage décide de limiter le nombre et la durée des escales. Mais pour profiter de toutes les richesses de l’archipel et prendre le temps de découvrir ses îles, une semaine est de loin préférable.

Quand programmer une croisière ?

La période idéale pour naviguer s’étend des mois de janvier à mai. Juin marque l’entrée de toute la zone Caraïbe dans la saison des cyclones. Période qui dure jusqu’à fin octobre, début novembre.

Carte des îles de Guadeloupe

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