La baie des cochons se situe sur la côte méridionale de Cuba, à 200 kilomètres de la capitale LA Havane. La baie est délimitée par les plages « Larga » à l’ouest et « Giron » à l’Est. C’est une zone marécageuse, qui aujourd’hui vit principalement de la pêche et du tourisme, même si elle reste relativement pauvre par rapport à la moyenne nationale (déjà fort peu élevée). Elle doit son nom, non pas à la présence importante de cochon, mais à une population marine comportant une espèce de poisson appelé « cochino », ce qui signifie aussi cochon en espagnol cubain.

 

On estime aussi que cela peut venir de sa population de morse et de lamentin. Cette baie est surtout connue pour son histoire et les enjeux régionaux qui s’y jouèrent. Après la révolution castriste de 1953 dans un Cuba dirigé d’une main de faire par Batista, militaire largement soutenu par les Etats-Unis, et l’installation d’un régime socialiste sous la tutelle de Fidel Castro, les américains se devaient de réagir. En effet, l’existence d’une république socialiste si près des Etats-Unis, alors en conflit d’intérêt avec l’URSS, affaiblissait l’image américaine et dérangeait ses dirigeants. Eisenhower et son administration décidèrent alors d’organiser une contre-révolution, en aidant des cubains exilés à débarquer pour renverser Castro. La CIA entraîna donc environ 1400 émigrés. C’est sous Kennedy que l’opération fut exécutée. Le 15 avril, des bombardiers américains peints aux couleurs de Cuba attaquent les bases aériennes de Castro, détruisant une partie de l’armada cubaine, déjà restreinte. Le 17avril, l’opération de débarquement est lancée. Pourtant, les services secrets de Cuba, allié à l’URSS et au KGB, connaissait parfaitement la date précise de ce débarquement.

 

L’effet de surprise fut donc nul, et la réaction cubaine vive. Des avions cachés avant les bombardements du 15 avril réussirent à couler un navire chargé de munition et un navire transportant des assaillants s’échoua, rendant impossible le débarquement d’un bataillon. Deux avions américains furent même abattus. Ainsi, le petit millier d’assaillants entraîné par la CIA se retrouva face à des dizaines de milliers de miliciens cubains. Les combats durent deux jours, et finissent par un échec total : les émigrés survivants sont faits prisonniers, face au manque de soutien. On dénombre une centaine de morts de chaque coté. Cette opération a contribué à décrédibiliser les USA face à l’URSS. Le CIA a aussi perdu l’estime de Kennedy, qui ne leur fera plus jamais confiance. Elle a aussi accéléré la répression à Cuba. Pour éviter que la révolte prenne, des milliers de personnes, souvent non-communistes habitant dans les environs de la baie des cochons ou à La Havane, furent déplacés et parqués dans des stades ou autres. Par la suite, la répression policière garda son intensité pour un long moment. Aujourd’hui, même si cette victoire cubaine est encore célébrée, la baie des cochons attire plus les touristes étrangers pour sa côte et ses centres de plongées proposant la découverte des plus belles grottes et fonds sous-marins de la région. La présence de musées n’attirent plus qu’une poignée de touristes, et presque aucun cubains … Dans cette région pauvre et peu peuplée, l’épisode militaire n’intéresse plus, malgré ses enjeux importants.
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