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Entre Haut-Atlas et oasis pré-sahariennes, ces forteresses d’ocre jalonnent des circuits touristiques parmi les plus beaux du Maroc.

Dans le sud marocain, le parcours appelé « route des mille casbahs », représente l’une des principales attractions touristiques du pays. Il passe par des vallées toutes plus belles les unes que les autres et parsemées de casbahs, ces bâtisses à l’architecture et au cachet uniques.

Casbahs et ksour

Au Maghreb, le mot «casbah» (ou kasbah) provient de la langue arabe et désigne une citadelle. Au Maroc, il s’agit d’une bâtisse de terre crue (pisé) et fortifiée, où habitaient les pachas et seigneurs (glaouis). La casbah («tighremt» en berbère) est une construction de style et d’origine berbère.

La plupart des casbahs du Maroc ont été construites il y a un siècle ou deux. Elles tenaient un rôle défensif. Certaines, laissées à l’abandon, ont subi les dommages du temps et surtout des intempéries (l’eau dissout la terre).

Citons également les ksour (au singulier «ksar»), des villages entourés d’un mur d’enceinte, où sont réunis une casbah, une mosquée et des maisons. Ces villages sont parfois millénaires.

Ouarzazate et ses environs

La ville de Ouarzazate est avant tout un grand centre touristique depuis lequel on peut graviter vers les vallées alentour. Son aéroport est l’un des principaux au Maroc.

A Ouarzazate même, la casbah de Taourirt (XIXe siècle), entourée de son village habité, s’admire depuis la route en contrebas. A l’intérieur, elle arbore de remarquables plafonds en cèdre peint, des zelliges (mosaïques) et des fenêtres en moucharabieh (visite payante). Elle est classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

Il en va de même pour Aït-Benhaddou, un haut lieu historique incontournable, à 33km de Ouarzazate. Situé dans un cadre somptueux, où les roches déclinent toutes les teintes d’ocre, ce ksar (XIe siècle) n’est quasiment plus habité. Derrière se profilent les grands sommets de l’Atlas. Plusieurs films célèbres y furent tournés.

Dans les environs, notons aussi la casbah de Tifoultoute (XVIIe siècle – entrée payante) , dans un environnement magnifique (oasis, oued).

La vallée du Dadès

Cette vallée débute avec la vaste palmeraie de Skoura, véritable concentration de casbahs. Certaines ont été aménagées en hôtels. Les plus remarquables sont Amridil (ou Amerhidil, la plus célèbre et la mieux conservée – XIIe siècle), et Aït Abu (la plus haute de la région – début du XIXe siècle).

Aït Ben Moro (fin du XVIIIe siècle), Dar Aït Sidi el Mati et le Ksar de Toundoute valent également un détour.

Après Boumalne commence la vallée des gorges du Dadès, où ksour et casbahs se succèdent dans un décor à couper le souffle. Dans ce chaos minéral ocre rouge, on se croirait sur Mars. Le creux verdoyant de la vallée contraste avec la montagne. De curieux rochers appelés «doigts de singes» évoquent des mains superposées.

Cette région est peuplée de Berbères (Amazighs). On croise des visages parmi les plus beaux et les plus fins du Maroc. Les femmes sont vêtues d’habits traditionnels colorés.

Au mois de mai, la région de Kelâa M’Gouna célèbre le fameux festival des roses.

Les gorges du Todgha

Quelques casbahs peuvent être aperçues depuis la route entre Boumalne et Tinerhir. La ravissante ville berbère de Tinerhir et sa palmeraie marquent le début de la vallée du Todgha.

Entre les arbres fruitiers, les carrés de cultures ressemblent à des patchworks verts. Les oasis du Todgha foisonnent de dattiers, tandis que la vallée du Dadès présente une végétation plus «originelle» (les palmiers ont été introduits au Maroc par les Arabes à partir du VIIe siècle), où les bouleaux agitent leurs feuilles argentées.

Les gorges du Todgha (ou Todra) sont les plus belles gorges du sud marocain. Des falaises droites d’élèvent jusqu’à 300m au-dessus de l’oued. C’est un endroit très apprécié pour l’escalade.

La vallée du Drâa

A partir de Ouarzazate descend la route vers Zagora. Jusqu’à Agdz, elle serpente au travers de l’Anti-Atlas (ouest du Jbel Sarho), le long de canyons arides et lunaires.

Après Agdz, la route longe l’oued Drâa et ses oasis, surplombés par le splendide massif du Jbel Kissane. Elle passe devant de charmants ksour et douars (communes rurales) de pisé.

La vallée du Drâa compte une centaine de casbahs, les plus célèbres étant celles du Caïd Ali (à Tamnougalt), d’Oulad Othmane, de N’koub, et celle du Glaoui à Zagora. Beaucoup ont été aménagées en chambres d’hôtes ou en auberges.

Une dizaine de kilomètres avant Zagora apparaît le ksar de Tissergate, tel une Atlantide du désert au bord d’une mer de palmiers. Son coeur est formé de couloirs entre les habitations, en guise de ruelles.

Après le gros bourg de Zagora, la route compte encore quelques jolis ksours et oasis. Elle finit à Mhamid, là où commencent les dunes parcourues par les «hommes bleus» et leurs dromadaires…

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