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Découvrez un site archéologique méconnu de Cilicie : deux forteresses byzantines, un aqueduc romain, une église de Justinien…

Corycos, la moderne Kizkalesi, est située à 25 kilomètres à l’est de Silifke, sur la côte de Cilicie dans le sud-est de la Turquie. Il s’agit d’un site archéologique étendu qui comprend des vestiges antiques et médiévaux.

L’histoire de Corycos

D’après l’historien grec Hérodote, Corycos fut fondée par un prince chypriote portant ce nom. Durant la période hellénistique, Corycos fit partie du territoire de Ptolémée. En 197, le roi séleucide Antiochos III Le Grand chassa les troupes égyptiennes et intégra la cité à son puissant royaume.

Corycos demeura sous influence séleucide jusqu’en 67 avant notre ère. A partir de cette date, la cité cilicienne devint romaine. Elle était suffisamment importante pour avoir été mentionnée dans les écrits de Cicéron, Tite-Live et Pline l’Ancien. La divinité principale de la cité était Hermès, le dieu du commerce. Son temple fut probablement remplacé, à l’époque byzantine, par la cathédrale.

Durant la période byzantine, la cité fut fortifiée. D’après l’historien Stéphane de Byzance, il s’agissait d’une des villes les mieux protégées de l’Orient. Une description de la cité fut réalisée par l’ambassadeur vénitien Barbaro qui se rendit à Corycos à la fin du XVe siècle.

Devant la menace seldjoukide, les habitants de Corycos firent appel au roi de Chypre Pierre de Lusignan. En 1361, celui-ci envoya Robert de Lusignan sur place avec des troupes. La cité fut finalement prise par Ibrahim bey, le sultan de Karaman en 1448. Quelques années plus tard, les Ottomans s’emparèrent de la région. Le déclin de Corycos débuta à cette époque. En quelques décennies, elle fut vidée de l’essentiel de sa population.

La forteresse de Corycos

Aujourd’hui, il est possible de visiter l’impressionnant château. Il se tient sur une péninsule qui dominait le port antique et médiéval. Le cœur de la forteresse date du Haut Empire romain, mais l’essentiel des constructions est médiéval. Les principaux travaux furent réalisés au XIIIe siècle par les Byzantins. La forteresse était protégée par deux murs d’enceinte. Pour les réaliser, de nombreux édifices antiques furent démontés. Dans les murs, on peut apercevoir des éléments de colonnes, des blocs de marbre et même un texte juridique de l’empereur Anastase (491-518). La porte maritime qui date de la fin du IIe ou du début du IIIe siècle donnait accès au port romain. Elle fut intégrée aux murs médiévaux. On peut y admirer les vagues qui viennent se briser sur les vestiges anciens. Les vestiges d’une église byzantine sont aussi visibles dans l’angle nord-est du château.

Le château de la pauvre princesse

En pleine mer, à 200 mètres de la forteresse, se trouve l’îlot de Crambusa. En 1104, l’amiral byzantin Eugène y fit construire une fortification. Le périmètre de celle-ci est de 75 mètres. Huit tours garnissaient le mur d’enceinte. Ce lieu fut appelé, château de la pauvre princesse. Une légende locale raconte d’un roi ancien de la région avait une fille unique. Un jour il apprit qu’elle décèderait d’une morsure de serpent. Il fit alors construire le château, en pleine mer, et y cloîtra sa fille. Il pensait la mettre à l’abri des serpents. Elle fut pourtant mordue par une vipère qui s’était cachée dans un panier de fruits envoyé par le roi à sa fille. Ainsi, le roi ne put, malgré la construction du château, sauver sa fille. Certains habitants prétendent qu’on entend parfois gémir la princesse durant la nuit…

Autres vestiges

De l’autre côté de la route moderne qui longe le château principal, on trouve des vestiges de tombes rupestres. Plusieurs bas-reliefs sculptés entre le IVe siècle avant notre ère et le VIIe après sont visibles. Un grand sarcophage byzantin se trouve également dans la nécropole antique. Un peu plus au nord, à quelques centaines de mètres, il y a les vestiges d’une église d’un monastère byzantin du VIe ou VIIe siècle, une chapelle en ruine construite à l’époque de Justinien, une basilique byzantine du début du VIIe siècle et les ruines de la cathédrale. Les premières traces de cet édifice datent de l’année 429.

Enfin, on peut découvrir les vestiges de la route romaine qui reliait Silifke à Adana et un aqueduc haut de 30 mètres. A l’époque de l’empereur Hadrien (117-138), Corycos était alimentée par sept aqueducs qui couvraient une distance de dix-sept kilomètres. Ils amenaient l’eau douce de la rivière Lamos.

Renseignements pratiques

Il faut compter environ 3 heures pour bien visiter les ruines antiques et médiévales de Corycos. Un véhicule est recommandé pour arriver sur place. Il est souvent difficile de se rendre sur l’îlot du château de la pauvre princesse. Seul l’accès aux forteresses est payant.

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